La néophobie alimentaire

Souvent les parents relatent le fait que leur enfant bébé mangeait de tout puis vers 3 ou 4 ans il devenait « difficile ». Il n’ y a rien d’inquiétant car c’est un phénomène naturel chez l’enfant, en particulier entre 4 et 7. Cependant il faut réagir et surtout ne rien lâcher !!!

 

Que se passe-t-il entre 4 et 7 ans?

La néophobie alimentaire, c’est-à-dire le refus (par crainte ou méconnaissance) de certains aliments, est un processus normal chez tous les enfants. Elle débute généralement vers 2 ans et peut perdurer jusqu’à l’âge de 10 ans, mais connaît son apogée entre 4 et 7 ans. Elle fait partie du développement psychique de l’enfant. C’est pour lui une façon de s’individualiser et d’affirmer sa personnalité. Cependant, l’humain est omnivore, il est donc essentiel pour l’équilibre alimentaire de l’enfant qu’il dépasse cette peur d’ingérer des aliments inconnus.

Comment leur apprend à apprécier les aliments ?

Aimer la saveur sucrée et les aliments « gras » est inné (car le lait maternel ou maternisé est sucré et gras pour la croissance du bébé). Par contre apprécier l’amer et l’acide découle d’un apprentissage. Plusieurs raisons expliquent les réticences que certains enfants manifestent devant de nouveaux aliments.

ü  Il est naturel pour plusieurs enfants de d’abord rejeter un aliment nouveau et ensuite de l’apprivoiser à son rythme.

ü  De plus, les capteurs sensoriels présents dans la bouche des petits sont plus nombreux et plus sensibles que ceux des adultes. Cela rend leurs expériences gustatives plus intenses.

ü  La capacité de mastication des jeunes enfants est limitée. Les textures représentent souvent un obstacle à leur appréciation de certains aliments granuleux, croquants ou fibreux.

 

Quelle stratégie ?

ü  Ne retirez donc pas un mets du menu après 3 ou 4 essais. Lui en servir quand même : cela peut prendre jusqu’à 20 repas avant qu’il accepte de les goûter.

Les enfants peuvent avoir besoin de 15 expositions à un nouvel aliment pour le manger et l’apprécier... et parfois même plus. Gardez espoir et continuez à présenter de nouveaux aliments à votre enfant. C’est à force de répétitions qu’un aliment devient familier. Gardez en tête que les enfants ont tendance à aimer ce qu’ils connaissent

ü  Introduisez un seul aliment nouveau par repas ;

ü  Impliquez votre enfant dans le choix et la préparation des repas. S’il a lui-même mis un nouveau légume dans la recette, il sera fier et plus enclin à y goûter.

ü  Coupez le nouvel aliment en petites bouchées afin que l’enfant sache qu’il peut l’apprivoiser progressivement.

ü  Évitez les collations moins de 2 heures avant le repas ; tout est meilleur quand on a vraiment faim.

ü  Évitez de présenter le dessert comme une récompense, car cela risque d’entretenir son opinion négative du plat principal.

ü  Encouragez votre enfant, félicitez-le de ses efforts et évitez les critiques et les punitions en lien avec les aliments.

 

 

 

Bon à savoir

Le contexte dans lequel se fait une expérience alimentaire influence le fait que l’enfant veuille ou non la renouveler. Il doit donc être positif.

Le plus important est que l’enfant développe ses goûts pour des aliments variés. Si manger est synonyme de pleurs, les chances qu’il apprécie ces aliments à long terme sont très faibles.

 

Un seul menu pour la famille

Pour « acheter la paix », vous êtes tenté d’offrir un autre repas à un enfant s’il n’aime pas ce que vous lui présentez ? C’est une mauvaise idée !

Cette habitude le conforte dans son refus et limite ses découvertes alimentaires à long terme. Il doit se contenter des aliments qui sont sur la table. Pour cette raison, un repas doit comporter un ou deux aliments qu’il aime afin qu’il puisse tout de même se nourrir.

 

Un nouvel aliment !

Dites à votre enfant qu’il s’agit d’un aliment « de grand » et qu’il est peut-être encore trop petit pour l’apprécier. Son intérêt risque de s’aiguiser !

Mangez vous-même les aliments méconnus, et manifestez votre appréciation. Montrez par l’exemple !